Dans les Yvelines, ce château en ruine va être transformé en appartements haut de gamme
Source leparisien.fr – le 13 mars 2022
Le permis de construire de cette bâtisse du XVIIe siècle, qui sera réhabilitée dans le respect des matériaux nobles et de la façade extérieure, a reçu l’aval des architectes des Bâtiments de France.
LP/Sébastien Thomas.
Vivre une vie de château dans le confort moderne sans avoir les inconvénients des charges, voilà la séduisante proposition du groupe Angelys. Il s’agit d’une bâtisse du XVIIe siècle, entourée par deux tours carrées, située à Crespières (Yvelines), qui sera entièrement réhabilitée dans le respect des matériaux nobles et de la façade extérieure. D’ailleurs, le permis de construire a reçu l’aval des architectes des Bâtiments de France.
Un sacré défi quand on voit l’état du château. Mais dans certains cas, il n’a pas toujours été relevé correctement. Le département connaît une forte demande pour ce type de transformation puisque cinq opérations similaires sont en cours : deux à Versailles, une à Maisons-Laffitte, une au Pecq et une dernière à Jouars-Pontchartrain.
Le bâtiment a été construit durant la première moitié du XVIIe siècle, puis agrandi et remanié au siècle suivant. Il passe dans les mains de différentes familles au fil des siècles puis est racheté en 1960 par Michel de Bourbon-Parme qui y vit jusqu’en 1989. Il est ensuite acquis par différents promoteurs immobiliers, qui le laissent se dégrader lentement. Dans les années 2000, les jardins disparaissent et le château tombe en ruine.
Il faudra plus de deux ans de travaux avant que le château ne retrouve toute sa splendeur. DR
Spécialisé dans la restauration de monuments historiques, le groupe cherchait depuis longtemps un projet en Île-de-France. « Nous avons trouvé ce bâtiment original, proche du centre-ville et à une heure de Paris, détaille Angélique Battle, responsable du pôle immobilier. Le but est de conserver le maximum de choses. On ne touche pas à la façade et on va essayer de garder les moulures. »
Mais avant d’y parvenir, il va falloir sécuriser le chantier et vider les gravats. Car l’état du château ne cesse de s’aggraver au fil du temps et des différents squats. Toiture éventrée, murs tagués, planchers défoncés, il ne ressemble plus à grand-chose, même si sa façade extérieure fait encore (un peu) illusion. Y pénétrer est même dangereux tant le plancher du premier étage semble tenir par miracle.
Si la façade du château est encore exploitable, l’aménagement intérieur représente un véritable défi, vu son état. LP/Sébastien Thomas
C’est d’ailleurs ce qu’a pu constater, vendredi dernier, Emmanuel Plan, l’architecte du projet, qui n’était pas revenu sur site depuis six mois. « Je voulais conserver l’escalier en pierre mais là, vu son état, ce ne sera pas possible alors qu’il était encore praticable la
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Les tailles des logements vont du T2 à 39 m2 jusqu’au T5 de 130 m2. Nouvelles normes de construction obligent (RE 2020), le chauffage sera électrique et individuel. Sont également prévues deux places de parking à l’extérieur par logement. La moitié des appartements est encore à la vente. La livraison est prévue fin 2024.
Autre difficulté : trouver les bonnes entreprises car elles ne sont pas légion à pouvoir réaliser ce travail de restauration et d’aménagement. Et naturellement, ce savoir-faire a un coût. Ainsi, Angelys Group affiche des prix qui avoisinent les 6 300 euros/mètre carré. Certes, nous sommes loin des prix parisiens. Mais nous sommes aussi loin de Paris. Un autre programme en cours de réalisation sur la commune propose le mètre carré à 4 750 euros, soit 25 % moins cher.
Victor (le prénom a été changé) a été l’un des premiers à sauter le pas. « J’habite Crespières depuis 1998 et j’adore ce village, d’ailleurs j’y ai construit une maison. Mais vivre dans ce château, c’est un rêve depuis toujours puisqu’il est laissé à l’abandon depuis plus de trente ans, s’enthousiasme-t-il. Alors j’ai décidé, en plus, d’acheter deux T2 pour les réunir et en faire un T4 de 80 m2. »
Grâce une hauteur sous plafond de 4,50 mètres, il est prévu de créer des demi-étages afin de bénéficier d’un salon cathédrale qui ouvre sur l’étage du duplex. DR
Pour lui cet investissement allie toutes les qualités. « La réhabilitation sera exceptionnelle, donc je bénéficie des avantages du neuf tout en ayant le charme de l’ancien, sourit-il. Le tout dans un écrin de verdure à l’entrée du village. »
Peu de crainte concernant le montant des charges malgré la présence du parc. « Il sera repris en gestion par la commune qui va refaire la pièce d’eau et créer un arboretum, poursuit-il. Alors certes, il ne sera pas privé mais on jouira quand même de la vue exceptionnelle. » Et le prix ne lui fait pas peur. « Ça les vaut largement car Il n’y aura pas de deuxième occasion comme celle-ci en Île-de-France avant un bon moment », assure-t- il.
Le rayonnement du projet a largement dépassé les frontières puisqu’il y a deux acquéreurs étrangers, un Turc et un Américain. « Nous avons fait un peu de publicité mais on ne pensait pas que cela aurait un écho jusqu’au États-Unis, s’amuse Stéphane Rougie, gestionnaire de patrimoine chez Angelys Group. Ce sont deux personnes qui connaissent un peu les lieux et qui veulent avoir un pied-à-terre original. »
Là encore, c’est bien le site qui a déclenché l’envie. Mais pas que. Car le futur aménagement va receler une surprise de taille : un ascenseur. « Il permettra à des personnes âgées de pouvoir emménager sur les 3 étages du château car beaucoup d’acquéreurs comptent y passer leur retraite », souligne-t-il.